Qui veut tuer son chien l'accuse d'avoir la rage ou Firmin MAHE coupable au nom de la raison d'Etat

Au mépris de la présomption d'innocence qui ne couvre malheureusement que les vivants ou du minimum de respect dû aux morts, l'Armée française a couvert une bavure ou un ordre illégal dans l'affaire MAHE. 

Suite à la plainte de la famille et aux procédures engagées depuis octobre 2005, il a bien fallu que l'on donne l'impression que la Justice était passée. 

Alors la fin justifiant les moyens d'après ce qu'il nous a été donné de voir, il fallait à tout prix que Firmin MAHE soit un coupeur de route sans foi ni loi pour compenser un peu l'horreur et l'absurdité du crime des soldats de la Licorne couvert voire commandité par leurs supérieurs.

Ainsi, en l'absence d'une grande partie des parties civiles, de témoins crédibles, le procès des assassins de Firmin MAHE s'est ouvert à PARIS le 27 novembre et toutes les audiences de la première semaine ont servi à légitimer ce crime barbare. Pour ce faire, des photos insoutenables nourries de témoignages mensongers et partisans d'amis et de collègues des mis en cause ont été diffusées. 

N'ayant pas accès au dossier judiciaire et Maître NDOUMOU n'ayant même pas contesté ces prétendues preuves des crimes présumés de la victime, nous ne sommes pas en mesure de les produire dans leur intégralité. Cependant, nous avons retrouvé deux de ces photos sur le site de soutien au colonel BURGAUD : https://www.eric-burgaud.fr/

Nous vous invitons à faire le rapprochement entre les deux photos ci-dessous extraites des pages de ce site pro-Burgaud retranscrites ci-dessous (on est jamais trop prudent... Ces pages pourraient malencontreusement disparaître !) :



Sur la première photo, on distingue sans peine le cadavre d'une jeune femme ; sur la deuxième, les soldats de la Licorne dans le village de LOGOUALE avec son lot de tragédies. En arrière plan, derrière le foyer amélioré, on retrouve le corps à terre de la même jeune femme au vu de ses habits avec la légende suivante : 
"Dans la réalité des missions du GTIA2, il n'est pas facile de bien identifier qui sont les forces rebelles, ou pro-Gbagbo des coupeurs de routes ou des partisans étrangers infiltrés comme dans l'attaque de Logoualé."
On ne saurait être plus clair et ce n'est pas nous qui l'affirmons. C'est le colonel BURGAUD lui-même qui reconnaît que les auteurs de ces crimes abominables ne sont pas identifiés et difficilement identifiables !

Alors comment peut-il quelques pages plus loin sur son Blog en imputer l'entière responsabilité à Firmin MAHE et à sa bande au  point qu'aujourd'hui encore les médias parlent de la culpabilité de Firmin MAHE comme d'un fait établi ?

Comment expliquer également l'absence de plaintes des victimes ou des familles des victimes de ces massacres alors qu'il paraît que ces meurtres son imputables aux forces pro-GBAGBO, que OUATTARA a été installé au pouvoir depuis le 11 avril 2011 et que les seules victimes dont l'Armée française veuille bien parler sont issues des ethnies du Nord favorables à OUATTARA ?

Comment peut-on parler des crimes commis dans cette riche région cacaoyère en faisant comme s'il n'y avait pas une rébellion armée qui sévit depuis septembre 2002 activement soutenue par la France ainsi qu'en atteste le témoignage de Georges PEILLON  d'ailleurs repris par BURGAUD qui se permet même de retranscrire quelques pages de son sur son blog (https://www.eric-burgaud.fr/web/actualites.html?art=85) ?

Comment BURGAUD qui se revendique fervent catholique et parle en conscience peut-il omettre le calvaire que subissent les populations de la zone de confiance, ceux qu'il appelle les "indigènes" présentés comme les agresseurs, calvaire qui se poursuit en 2013 infligé par les milices  rebelles de OUATTARA, rarement citées comme responsables des pires crimes contre l'humanité de la région depuis la tentative de prise de pouvoir par la force de 2002 ? (voir http://contrepoids-infos.blogspot.fr/2012/12/memorandum-en-images-sur-la-cote-divoire.html)

Pourquoi le même BURGAUD qui affirmait avoir des preuves de l'implication du pouvoir central d'ABIDJAN avec à sa tête Laurent GBAGBO ne les a-t-il pas produites au procès se retranchant derrière le récit fallacieux de coupeurs de route ? (voir https://www.eric-burgaud.fr/cote-ivoire/attaque-de-logouale-fevrier-2005.html) :
Déclaration du colonel Eric Burgaud
"Les rebelles ont accusé le président Gbagbo d'attiser la reprise des hostilités. Le colonel Eric Burgaud, qui commande les forces françaises déployées dans l'ouest de la Côte-d'Ivoire, avait alors indiqué à la presse avoir "la preuve que l'attaque de Logoualé avait été planifiée, organisée et financée par le pouvoir central à Abidjan", ce que le porte-parole de la présidence ivoirienne avait démenti."
Comment la force Licorne peut-elle encore soutenir que les crimes des coupeurs de route se sont arrêtés après l'assassinat bestial de Firmin MAHE alors que les massacres en masse continuent dans la région et ce n'est pas nous qui le disons mais Adèle DITO leur seule et unique témoin, 3ème adjoint au Maire à l'époque des faits, exfiltrée et naturalisée française en un temps record ? Rappelons en effet qu'Adèle DITO a abondamment insisté sur le fait que les crimes des coupeurs de route n'avaient jamais cessé dans la région de BANGOLO, qu'ils se poursuivaient même jusqu'à aujourd'hui et qu'en rien le meurtre de Firmin MAHE n'avait pacifié la région, voire abouti à la moindre accalmie dans la violence contrairement aux effets de manches de la Défense tel Maître GUBLIN l’avocat du Colonel BURGAUD qui prétend : « Firmin Mahé, quel qu’il soit, quel qu’il fut ; après sa mort, les choses se sont arrangées. Si une seule vie a été sauvée, je me dis que cela est suffisant »« L’Armée sort grandie de cette affaire » a encore osé Maître Alexis GUBLIN  ; «on a tué pour sauver des vies »… « Ces soldats ont évité un Rwanda bis »…« C’était un mal pour éviter le pire » a-t-il encore plaidé. Comme l'avocate générale Annie GRENIER, il a évacué la question de l'absence de preuve sur l’identité et les actes criminels prêtés à la victime par nécessité, au nom de la raison d'Etat.
Ne perdons pas  de vue l'absence totale de crédibilité de ces éléments de langage consistant à faire croire que l'on aurait empêché de nouveaux massacres tellement la bande à MAHE était devenue célèbre et devait être éradiquée. En effet nous vous mettons au défit de trouver des articles à l'existence d'une bande de coupeurs de route dirigée par MAHE avant octobre 2005 quand éclate l'affaire. Comment expliquer que ce problème crucial des coupeurs de route avec à sa tête ladite "bande à MAHE" qui endeuillait la région au quotidien au point de menacer la paix civile et de dégénérer en génocide n'ait fait l'objet d'aucun article avant octobre 2005 ?


A noter également que les pages de ce blog pro-Burgaud accréditent de nombreuses informations mensongères, notamment sur le fait que les assassinats du Ministre de l'Intérieur Boga Doudou et de Robert Guei seraient imputables aux forces gouvernementales de Gbagbo, que des escadrons de la mort proches du pouvoir GBAGBO séviraient (accusation reprise par Burgaud sur son blog d'ailleurs passible de poursuites pénales puisque Simone et Laurent GBAGBO ont gagné leur procès en la matière) voir https://www.eric-burgaud.fr/gbagbo-fafn/conflit-militaire-septembre-2002-2007.html  notamment.

Pour en revenir aux victimes prétendues de Firmin MAHE


24 morts, 4 viols et  8 blessés sont imputés à la bande de coupeurs de route de Firmin MAHE pour les seuls mois d’avril et de mai 2005, sauf que la première photo de victime ci-dessous a été prise à LOGOUALE (d’ailleurs par un soldat ami de RAUGEL et membre de son Comité de soutien de son aveu même lors de l’audience de Cour d’Assises) à l’occasion d’un massacre barbare commis en février 2005 (voir les pages suivantes du même site BURGAUD qui reprennent notamment des extraits d’un rapport de HRW qui parle de cette tragédie).

Aucun document  ni article de presse ne parle de la bande à Firmin MAHE avant sa mort pourtant dépeint a posteriori comme la priorité et l’ennemi public N°1. Tout n’est que criminalisation post-mortem.

Sans compter les contradictions majeures entre les soldats qui prétendent que l’assassinat barbare de Firmin MAHE a permis d’éviter un « Rwanda bis » et de prétendument réconcilier les Ivoiriens entre eux (on voit d’ailleurs avec quels résultats 8 ans après) tandis qu’Adèle DITO  leur seul témoin exfiltrée et naturalisée française dans des temps records insiste sur le fait que les crimes n’ont jamais cessé surtout en 2006 commis par la bande à « MAHE » qui aurait continué à sévir après la mort de Firmin MAHE.

https://www.eric-burgaud.fr/cote-ivoire/probleme-des-coupeurs-de-routes.html





NB : le lien vers la vidéo de TF1 a récemment disparu !

Mais vous pouvez la retrouver ci-dessous sur un lien que nous avions conservé et 
l'on comprend mieux pourquoi ils l'ont fait disparaître du site d'Eric BURGAUD 
car elle abonde dans notre sens à savoir que ce sont les populations autochtones 
de la région qui se sont fait massacrer (et continuent de l'être par les rebelles et 
leurs alliés locaux ou extérieurs). La date du 28 février 2005, date du massacre 
apparaît d'ailleurs dans le reportage ci-dessous. Et il est moins question de coupeurs
de route que d'affrontements entre civils de différentes ethnies.

Le problème des coupeurs de routes
Le reportage sur les coupeurs de route (Journal de TF1)
En 2005, une équipe de journalistes envoyée par TF1 en Côte d'Ivoire a rencontré les soldats français de l'opération Licorne pour faire une reportage sur le problème des coupeurs de route et comment les forces françaises interviennent.
La menace des "coupeurs de route" pèse sur le plan de paix


https://www.eric-burgaud.fr/cote-ivoire/attaque-de-logouale-fevrier-2005.html

Analyse de quelques extraits :

L'attaque de LOGOUALE dont est extraite la photo de la soi-disant 
victime de MAHE date de février 2005 et non d'avril 2005 :
"Attaque de Logoualé - extrait du rapport de Human Rights Watch
Voici les faits rapportés sur l'attaque de Logoualé par l'organisation Human Rights Watch dans son rapport (May 2005 Vol. 17, No. 6) :
"L’attaque gouvernementale de février 2005 sur Logoualé :
Dans la matinée du 28 février 2005, une force irrégulière de "patriotes" auto-proclamés a attaqué un poste avancé rebelle à l’extrême ouest explosif du pays situé à Logoualé. Du point de vue militaire, l’attaque du village de Logoualé ne sera rien de plus qu’une anecdote dans l’histoire du conflit civil en Côte-d’Ivoire.
A la suite de l’attaque de Logoualé, les forces de maintien de la paix Bangladeshi de l'ONUCI ont capturé quatre-vingt-sept combattants, dont deux enfants libériens, qui quelques jours plus tard ont été remis au gouvernement dans le bastion occidental des milices de Guiglo.
L’armée française a déclaré que de quarante à cinquante personnes avaient été tuées dans l’attaque de Logoualé, des miliciens pour la plupart. Les Nations Unies ont estimé le bilan des victimes à vingt-huit"."
Où sont mentionnés les coupeurs de route et particulièrement la bande à MAHE supposée ennemi public N°1 et responsable de ce massacre ?
"Cinq Libériens – dont trois enfants – qui ont participé à l’attaque de Logoualé ont déclaré à Human Rights Watch que si quelques membres des FANCI et de nombreux Jeunes Patriotes avaient participé à l’attaque, la majorité des combattants étaient des Libériens faisant partie des milices des supplétifs de Lima.
Ils ont dit que les Ivoiriens servaient avant tout à les guider à travers la zone tampon dite Zone de Confiance, mais que les Libériens avaient des connaissances supérieures des tactiques de guérilla et étaient de ce fait utilisés "comme avant-garde". 
Ils ont dit aussi qu’ils avaient été recrutés au Liberia pour combattre avec les milices Lima au cours des mois d’octobre et novembre 2004, et qu’ils étaient partis pour Logoualé depuis leurs bases situées à la périphérie des villes occidentales de Guiglo et Blolequin."


Quand le cynisme n'a plus de limites ! Le corps de Firmin MAHE aurait été enterré en catimini quelque part à MAN pour préserver sa dépouille qui "risquait d'être dégradée". Autrement dit, après l'avoir torturé et étouffé à l'aide d'un sac poubelle sans aucun respect pour la vie humaine, les soldats français se soucieraient brusquement de sa dépouille mortelle ?

"Après la constatation de sa mort par le médecin de la Force Licorne, son corps est emmené à la morgue de Man, en prenant un certain nombre de précautions pour que celui-ci soit respecté : Mahé était devenu « l'ennemi public » au nord de la zone de confiance et sa dépouille risquait d’être dégradée. Sa famille est prévenue et proposition lui est faite de récupérer le corps pour lui donner une sépulture. La famille refuse au titre que Firmin Mahé l'a déshonorée par ses agissements criminels. Face à ce refus et après signature d'une décharge, Firmin Mahé est enterré dans le cimetière de Man."




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