FÊTE DE LA LIBERTE 2018 : TEMOIGNAGE D'UNE VICTIME IVOIRIENNE A WASHINGTON

Dans le cadre de la traditionnelle fête de la liberté organisée par le FPI à GAGNOA ces 28 et 29 avril 2018, des manifestations éclatées avaient lieu un peu partout dans le monde. Le témoignage d'une survivante de la guerre sanglante que la France et ses alliés de la Communauté internationale ont menée contre le peuple ivoirien pour installer et maintenir par la force et dans le sang Alassane Dramane OUATTARA à la tête de la Côte d'Ivoire.


Merci à Ovajab Media, LLC pour le crédit vidéo.
Survivre l’enfer aux mains des rebelles de Ouattara, une ivoirienne raconte son calvaire. Washington DC, Fête de la liberté, 28 avril 2018 infos@ovajab.media



«CELUI QUI A VU LE LION ET PUIS CELUI QUI NE L’A PAS VU, N’ONT PAS LES MÊMES MANIÈRES DE COURIR. »
Ce que nous on a vécu en Côte d’Ivoire, c’est 1. Ce qu’on a vécu  encore dans le camp de réfugié GHANA AMPAIN, c’est 2. J’ai fait 6 ans d’exil. Je suis venue le premier février 2017. La guerre a commencé. J’ai 4 enfants.  Je me débrouille pour les mettre à l’école. Y’a la guerre. On prend les garçons, on les tue devant nous. On fuyait… On ne fuyait pas en voiture, on fuyait à pied. On a passé par le Banco, toutes prisons civiles groupées, c’est les cadavres qui sont là. Les rebelles, c’est Dioula ils parlent […] Arrivés au Banco, nous on pensait que c’était bon. C’est là on nous a arrêtés.  On nous a arrêtés. Ceux qui étaient là, c’était pas du tout pareil. Je ne peux pas tout vous dire, parce que j’ai mal. J’ai trop mal. Je suis venue, c’est Dieu qui a permis que je vienne où je suis assise derrière. Je ne pouvais pas tenir. Depuis je vais chez  moi pleurer jusqu’à venir ce matin. Je ne peux pas tenir. Parce que si je reste comme ça, je risquais de prendre les médicaments et puis de me suicider. Parce que ça me faisait trop mal. […] On nous a arrêtés. On dit carte d’identité, pièce. Malheur pour moi ! Ma carte du FPI était dans sac, moi je pensais que c’était carte d’identité. Ils ont pris. Entre temps que les autres femmes et garçons, ils ont dit de partir. S’il te plaît, Seigneur donne-moi la force de ne pas pleurer pour mon témoignage. Moi je m’en fous, je suis déjà cadavre. Je suis cadavre. Je vais vous expliquer. S’il vous plaît, écoutez bien mon témoignage. On nous a arrêtés avec ma carte. Il dit ah voilanous cherchions ça  il y a longtemps et puis aujourd’hui on a attrapé avec GBAGBO. C’est toi on va punir. Comment je vais faire. Y’avait ma fille de 3 ans. Derrière mon dos, on a tiré son père et puis mes trois filles ; mon fils, lui je sais pas ; lui ils ont brisé son bras. Là c’était sauf qui peut ! Ils m’ont pris. Ils nous ont envoyés au fond de la Province. C’était ma première fois de voir la forêt du Banco. Tout était mort cadavre. Genre, ils ont fait une petite maison Là-bas, inachevée pour leur préparer. C’est là-bas on m’a envoyée. Ma fille avait 3 ans s’il vous plaît. L’autre avait 11 ans. On m’a pris. 10 rebelles. Je dis bien 10 personnes. Excusez-moi si je parle brut, j'ai la haine. 10 personnes. Ils m’ont regardée, dis on va pas te tuer Madame. C’est vous qui avez « cabri » Alassane. Je ne peux pas parler. J’ai regardé seulement Dieu, j’ai dit c’est mon jour qui est arrivé. Je préfère mourir pour mon pays. Comme on cassait le bras de mon fils, mon fils les a regardés. Il dit « je meurs pour ma patrie ». Ils ont pris ma fille de 11 ans s’il vous plaît dans la maison inachevée. Devant moi, ils ont attaché mon grand. Ils ont attaché l’autre. Ca là ils ont attaché à côté. Ils ont attaché. Il dit regarde ce qu’il va se passer. Ils ont violé ma fille. 1 finit, l’autre vient. 1 finit, l’autre vient. Jusqu’à les 10 sont finis. Il dit ouvre ta bouche. J’ai ouvert la bouche. Tous les 10 ont fini de faire leur pipi. Tous les 10 ont fini de faire ce qu’ils voulaient à ma fille et à moi. Ma petite qui était assise qui était en train de hurler. Ils ont dit si tu te tais pas, on va encore prendre. […] Ils ont fini de faire ce qu’ils veulent. Ils nous ont laissés morts. Le point où j’ai fait je suis arrivée ici au GHANA, c’est Dieu. J’ai souffert dans ma chair ; j’ai été bafouée dans ma chair. Je n’ai pas reçu 5 francs. Je n’ai pas reçu de l’aide, je n’ai pas reçu médicaments s’il vous plaît. Pendant 6 ans au camp d’AMPAIN, on me donnait que Paracétamol. Or que mon en bas pourrissait. Or que  ma fille pourrissait. C’est aux Etats-Unis ici, j’ai été sélectionnée. Quand ils ont ouvert le sexe de ma fille et ils ont pris, tout était gâté […] C’est ici on l’a soignée. Moi c’est ici on m’a soignée. Ils m’ont ont opérée. J'ai subi maintes opérations. C’est ma fille de 11 ans, de 12 ans et de 21 ans aujourd’hui qui travaillent pour payer la maison, qui font tout. J’ai dit au Docteur, laissez, je vais travailler pour élever ma fille. Etats-Unis, c’est Dieu qui m’a envoyée. J’ai été sélectionnée… Non ce qui se passe au camp, c’est cruel. Les enfants de 11 ans, à cause ils ont faim, ils se donnent au Ghanéens. […] A cause de « sibi », les petites filles sont violées de 5 ans s’il vous plaît. Ca me souffre. Moi je ne parle pas pour moi car je suis déjà cadavre. Parce quand je m’asseois, quand je me rappelle […] Parce que j’ai la haine ; j’ai la haine dans mon cœur. 10 personnes vont aller avec toi mais c’est la mort. Mais Dieu, ils ont fait mon test et ils ont dit que j’étais séronégative. J’ai été épargnée du SIDA, moi et ma fille. Mais pour vous dire, à mon âge,  je ne vous laisserai pas tomber. J’irai, comme GBAGBO a dit, j’irai jusqu’au bout. Leur vengeance je serai dedans. Je vais tout faire. Je vais partir. Il va y avoir un match retour et je serai là-bas. Je veux mettre mon nom dedans. Parce que je me vengerai. J’ai souffert dans mon âme mais pour moi n’est rien. D’autres personnes, d’autres femmes ont souffert. Nombreuses…

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